D’après un certain nombre d’agences de communication, la vocation première de la publicité serait « d’informer en amusant et en divertissant ». La réclame serait humoristique, une forme d’art qui sait faire rire et mettre de bonne humeur. Oui, il arrive que des publicités fassent rire, qu’elles surprennent, qu’elles divertissent, mais qu’en est-il de l’information sur le produit ou la prestation qu’elle promeut ? Quels sont ces précieux renseignements que sont censés nous fournir les affiches publicitaires par exemple ?
La plupart du temps, elles ne fournissent pas la moindre indication sur les caractéristiques du produit, sur sa fabrication, sur les conditions de travail des personnes impliquées dans sa production, sur l’impact sur l’environnement et sur le système publicitaire lui-même. Et pour cause : si le public connaissait ces détails, s’il était au courant du fonctionnement des chaînes de production et de distribution industrielles, peut-être que le choix des consommateurs·trices seraient différents. Dès lors, l’objectif de la publicité n’est pas vraiment de nous fournir des renseignements objectifs. le but est de nous étonner ou de nous faire rire. Peut-on alors encore parler d’information ?
La mission de la publicité n’est pas une mission d’information, mais de désinformation. Elle véhicule un discours idéologique qui montre seulement des aspects positifs, de préférence mais pas nécessairement liés au produit promu. Elle occulte les aspects négatifs, et ne tient pas ou peu compte des intérêts des individus ou de la société. La nature de la publicité est donc double.